Échange épistolaire

titre : L'Anjou parle aux Bretons.

Un page arrive sur la place publique, il arrive de l'aile diplomatique de Bretagne. Il placarde une annonce, et pour ceux qui ne savent lire il fait le crieur.

Demat d'an holl,

L'anjou à fait voeu d'indépendance à la couronne de France, *
Les échanges diplomatiques entre le Grand Duché de Bretagne et la province voisine le Duché d'Anjou sont au beau fixe. Le Chambellan d'Anjou souhaitait s'adresser directement aux Bretons, mais la présence des deux armées du DR dans sa région l'a contraint de faire demi tour pour défendre son Duché.

Voici donc son communiqué qu'il souhaite transmettre à la Bretagne.

Citation :

"Dans mon verre comme dans mon cœur, l'Anjou apporte le bonheur"

Le page prend une bonne respiration avant de faire la lecture du document.

Le vent tourne, gonfle les voiles blanches et noires
L'eau coule avec furie sous les anciens ponts
Qui serait assez aveugle pour ne pas voir
Qu'à l'Ouest flotte un nouveau pavillon ?

Bretons, Bretonnes, peuple celte à l'honneur semé d'hermines,
Amis de toujours, alliés une nouvelle fois contre la vermine,

L'Anjou indépendant vous salue !

Le treize novembre dernier, nous avons enfin proclamé ce que tant d'années de guerre peinaient à accoucher : notre totale liberté par rapport au souverain parisien et à toute couronne qui ne soit pas angevine. La réaction française ne s'est pas faite attendre, et nos villageois ont pris les armes contre les deux armées royales menaçant de détruire les cités de la Flèche et d'Angers. Surpris du grand effectif des défenseurs mobilisés, craignant avec raison la force des coups portés au Maine par les compagnies irlandaises, les chiens de la Malemort se sont bien vite repliés sur Laval. Une question terrible se pose maintenant aux Angevins sur le pied de guerre...

Que faire ?

Nous savons la longueur du chemin à parcourir, mais nous savons aussi que c'est celui que nous avons choisi pour nous-mêmes ! À la certitude de la soumission, nous préférons l'enthousiasme des lendemains interrogateurs. Si nous payons encore le prix des errements passés, il n'est d'obstacle qui ne puisse résister à la puissance de l'Histoire en marche. Écus, bois, nourriture, armes, bras pour extraire nos pierres ou cultiver nos champs, soldats, juristes, tout nous manque, et pourtant ! ni les invasions, ni la pénurie ne viendront à bout de notre détermination.

Vous fêtiez il y a peu la sainte qui sut vous unir au-delà du champ de bataille, nous ressentons aujourd'hui le joyeux frisson de qui travaille aux fondations d'un monde meilleur ! Sachez que nos frontières ne se fermeront jamais à ceux qui nous aideront à le construire ; la hauteur d'un tel édifice ne se verra limitée que par le nombre de pierres qu'ensemble nous saurons lui apporter. Bretons, Bretonnes, nos deux États ont tant à partager... nous voulons par ces quelques lignes vous témoigner officiellement du renouvellement de notre amitié. Puisse-t-elle perdurer malgré les aléas du Destin, malgré la France et ses fidèles assassins !

Au nom du Duc et du Peuple, mus d'une même volonté,

Le Fou,
Chambellan d'Anjou.

Le page regarde la foule.

Si vous souhaitez intervenir sur cette déclaration d'amitié, je transmettrai vos dires au Chambellan d'Anjou.



[hrp]* : Voir la déclaration d'indépendance dans le journalier de la guerre.[/hrp]