La route avait été longue depuis les terres Artésiennes jusqu'à celles d'Anjou. Fort heureusement, elle avait pu faire le trajet avec le carrosse de sa mère, la Comtesse Erwyndyll, Chancelière d'Artois. A part quelques soubresauts par-ci, par-là, à cause d'un nouveau cocher n'ayant pas son permis de coche depuis longtemps, le véhicule avait réussi à terminer sa course sans encombre ; c'est à dire, sans se retourner sur la route. Elle aurait été mal partie la Harlegnan si elle avait dû changer une roue toute seule, surtout sans roue de rechange. Dans ces circonstances, autant prier Aristote pour que le voyage se porte pour le mieux. Mais que nenni, personne ne viendrait déranger la mission que sa mère lui avait confiée. Elle devait se rendre au Château de la diplomatie afin de se présenter comme nouvelle Ambassadrice auprès du Duché d'Anjou.
Son coche ouvrit sa portière, mettant en évidence une main gantée. La jeune femme s'en empara aussitôt et descendit avec précaution les marches. Un regard circulaire lui apprit qu'elle était arrivée à bon port. Bien. Très bien même. Elle quitta alors son laquais, remit ses jupons soyeux en place après tout ce voyage assise, et monta les marches en pierre du bâtiment. Arrivée dans le Hall, elle attendit patiemment qu'une personne vienne l'accueillir. Une lettre rédigée de la main de la Chancelière même enfouie dans sa main droite.